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Carnets d'affût
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Carnets d'affûts

Au bord de l'étang

04/11/2023

Au bord de l'étang

En cette fin d'été, cela fait plusieurs mois que je n'ai pas fait d'affût photo : trop d'occupations et peut-être un manque de sujets...

Mais en passant devant un étang proche de la maison, il y a 2 jours, j'ai constaté qu'il était bien fréquenté par des Hérons et des Aigrettes et que certains étaient posés sur un arbre mort couché, près duquel je sais que je peux aménager un affût. Et ça tombe bien puisque j'ai obtenu l'autorisation de faire des photos sur ce site privé.

 

Ce matin, je me suis donc levé tôt pour rejoindre le site au lever du jour. Le ciel s'annonçait dégagé. La veille,  j'avais préparé tout le matériel pour aménager mon affût : filets de camouflage, sécateur, ficelle, etc...

En arrivant à 7h15, je n'ai pas mis longtemps à m'installer. je me suis posté derrière un vieux saule couché dont 2 énormes branches horizontales m'ont servi à la fois à me masquer et à fixer mon camouflage. 

 

Me voilà placé à environ 20 m du reposoir-branches-mortes et d'une petite plage de vase qui se trouve à son pied. Le soleil éclaire fortement ce reposoir.

 

 

Peu de temps après mon installation, un râle d'eau traverse la vasière... trop rapidement pour que je puisse le photographier, mais l'observation n'est pas banale !

 

 

Puis un héron cendré arrive sur le reposoir et me montre son art de la toilette plume après plume, pendant 45 minutes. 

 

 

 

Plus tard, c'est une grande Aigrette qui passe à portée d'objectif, déambulant dans l'étang, à la recherche de menu fretin. Un instant après, ce sont 2 chevaliers culblancs qui se posent non loin de moi. l'un d'eux vient explorer la vasière qui me fait face.

 

Le soleil est monté. La lumière est dure. je décide alors de plier le matériel. A ce moment-là, des Tourterelles des bois se posent autour de moi, dont 2 sur la vasière. Et, pour finir, alors que je m'en vais, un Martin pêcheur se pose sur l'une des branches mortes !

 

Cette séance fut donc très riche et encourageante pour un retour à l'affût !

Un affût au Martin pêcheur (chap.4)

28/02/2020

Un affût au Martin pêcheur (chap.4)

4ème séance à l'affût du Martin pêcheur. J'ai laissé passé 3 jours de temps maussade. Ce matin, il fait beau, mas frais : à peine 10°C lorsque je pars à 7h20. Ceci me gratifie de petites fumerolles qui s'échappent de la Loire et lui donnent une ambiance mystérieuse.

J'ai une idée en tête en arrivant : placer un perchoir un peu plus près de l'affût (dans la même direction que le premier) car le premier est relativement loin et j'ai bien vu que l'oiseau bleu ne craignait pas de se poser tout près de moi. Je m'affaire donc à cette tâche alors que les alentours sont bien calmes. J'entends une fois seulement des cris de Martin pêcheur au loin. Ce faisant, je constate des empreintes au bord de l'eau : sans aucun doute les pieds palmés d'un Castor !

Autre élément de contexte : le niveau du fleuve est stable par rapport aux séances précédentes. je craignais une petite montée des eaux car il a plu en amont dans le Massif Central ces 2 derniers jours et le changement de niveau pourrait faire changer les habitudes du Martin.

Une heure très clame se passe. Même les sternes sont muettes.

Puis le silence est rompu par plusieurs cris de Martin pêcheur à proximité : il s'est approché, mais je ne le vois toujours pas.

Une heure de plus passe sans plus d'animation. L'atmosphère s'étant réchauffée, des Calopteryx - une libellule commune des rivières calmes - volent de ci de là.  Un kayakiste passe près de la berge, sans effrayer de Martin pêcheur, puisque je n'ai pas entendu de cri.

10h45, un nouveau groupe de canoës vient de passer. Finalement, ce sont les humains qui ont produit le plus d'animation ce matin. Je vais partir dans les minutes qui viennent. Un coup de feu retentit !

D'où provient-il ? Des canoéistes ? Je les regarde passer : cela me divertit et fera peut-être bouger le Martin pêcheur ?

A peine sont-ils passés que je vois arriver le Martin pêcheur face à moi, en vol le long de la berge ; il se pose alors sur le premier perchoir, au soleil !

Doucement, je braque l'objectif sur l'oiseau et je déclenche une fois. Un petit soubresaut, mais l'oiseau reste en place. Au bout de trois ou quatre déclenchements, le bruit est totalement accepté. Il s'ensuit une séance de prises de vues de quelques minutes, ponctuée de  plongeons infructueux, puis d'un départ en toute discrétion.

Mais ça y est, c'est dans la boite ! Ma persévérance a payé.

Un affût au Martin pêcheur (chap. 3)

31/01/2020

Un affût au Martin pêcheur (chap. 3)

Après les 2 échecs des jours précédents, ma motivation était moins forte en me levant ce matin.Le grand soleil annoncé par la météo et confirmé à mon levé à 6h30 me poussa à une 3ème séance consécutive.

En arrivant : surprise ! Un 4x4 et une tente sont plantés à une trentaine de mètres de l'affût. Je les contourne discrètement mais 2 chiens (attachés heureusement) font savoir à tout le voisinage qu'il n'est pas question que je m'approche plus.

Ces émotions passées, me voici installé à 7h50.

 

Les sternes sont plus criardes qu'hier. Durant la 1ère heure, quelques cris de Martin retentissent, tandis que le soleil se voile progressivement.

 

8h50 : qu'est-ce qui a attiré mon attention ? Je ne m'en souviens plus. Bruit d'ailes, petit cri ? Toujours est-il que je me retourne doucement et qu'une petite branche bouge anormalement. Je décale ma tête doucement et j'aperçois le bec et un bout de tête du Martin pêcheur à moins de 2 mètres de moi ! Il s'est posé là, sans crier gare, sans s'annoncer de son cri perçant. Aucune photo possible et une seule stratégie : il ne peut voir qu'un bout de ma tête, je dois bouger le moins possible pour qu'il accepte ma présence. J'en profite pour l'observer et pour profiter de cet instant privilégié. Il est animé de hoquets réguliers, caractéristiques de son espèce. Il me semble ne plus faire attention à moi et scrute l'eau en penchant la tête d'un côté puis de l'autre. Au bout de quelques minutes, alors que des raideurs dans ma nuque se font sentir, il change de perchoir : il s'envole 4 ou 5 mètres plus loin toujours dans mon dos, au milieu des branches du peuplier tombé.

Je sais par expérience que je devrais pouvoir bouger après une période d'acceptation et en faisant des gestes extrêmement lents. Si cela fonctionne, je pourrais me retourner avec mon appareil photo et tenter quelques clichés, même

si l'oiseau est masqué par des branches et du feuillage. C'est ainsi que durant 50 minutes environ, je peux l'observer à 7 - 8 mètres de moi

et faire quelques photos au prix de nombreuses contorsions. Durant ce laps de temps, aucun cri. Même lorsqu'un 2ème individu lance des cris

dans les parages. Il y aura aussi 3 plongeons infructueux.

 

Je reprends ma position initiale, mais les campeurs s'activent à proximité. Je décide donc

de partir.

Un affût au Martin pêcheur (chap.2)

31/01/2020

Un affût au Martin pêcheur (chap.2)

2ème matinée à l'affût du Martin pêcheur. Hier, j'ai cru constater une baisse d'activité du Martin à partir de 9h30. Ce matin, je suis donc venu plus tôt.

 

Je me suis levé à 6h15, mais le temps est gris. Tant pis, j'ai tellement l'impression que c'est fois est la bonne, que cette météo maussade n'entame pas ma motivation. Si je fais des photos aujourd'hui et qu'elles ne sont pas exceptionnelles faute de soleil, je reviendrais, car je saurais que mon "plan" est bon.

J'enfile donc ma tenue de terrain et je me rends sur site, non sans avoir avalé un copieux petit déjeuner. Je suis installé à 7h45. Pendant mon installation, un Martin ou une Martine (?) va et vient dans le secteur, mais sans se poser sur LE perchoir. Cette activité se poursuit durant une bonne demi-heure, puis elle s'estompe.

 

De temps à autre, des Sternes pierregarins passent près de moi en longeant la berge.

 

8h45 : les minutes sont longues... j'ai mal aux fesses car je suis assis sur une grosse branche pas très confortable. Les glou-glou de l'eau qui traverse les branches du saule tombé dans le fleuve me font somnoler. L'eau de la Loire est claire, à peine jaunâtre. J'aperçois un poisson d'une vingtaine de centimètre qui se maintient immobile dans un contre-courant. A ce propos, le perchoir que j'ai positionné se trouve aussi au-dessus d'un contre-courant ou tout du moins d'une zone calme car le courant est dévié en amont. Mais pour l'heure, cela n'a pas l'air d'attirer ma cible.

 

9h15 : j'arrive à me mettre un peu debout pour soulager mon postérieur. Le ciel s'éclaircit légèrement : cela me motive pour rester encore. Cette fois, c'est un poisson d'une quarantaine de centimètres qui vient de passer le long de la berge. Je le vois passer 2 ou 3 fois, se faufiler entre les branches, puis disparaitre.

 

9h40 : Deux rameurs dans un canoë sont passés à côté de moi sans me voir. Ils ont longé la rive et je n'ai pas entendu de cri de Martin pêcheur effrayé. Entre temps, le soleil revient et tend à s'imposer : cela aura-t-il une influence sur le comportement de l'oiseau au dos bleu ?

 

10h25 : je déclare forfait. Depuis 8h45, je n'ai entendu mon pêcheur que 4

ou 5 fois et je ne l'ai vu passer qu'une seule fois . Même les sternes ce matin ont semblé peu actives : je ne les ai presque pas entendues. Je lève le camp.

Affût au Martin pêcheur (chap. 1)

30/01/2020

Affût au Martin pêcheur (chap. 1)

Voici déjà un an environ que j'ai constaté que le Martin pêcheur fréquentait ce secteur de Loire. J'ai tenté plusieurs fois déjà de photographier le Martin en bordure d'étangs, mais sans succès. Avec la Loire, le paramètre de niveau d'eau est à prendre en compte.

En cette fin juillet, il me parait équivalent à ce que j'avais observé l'an dernier. Ainsi, il y a quelques jours, je suis revenu repérer les lieux. J'ai confirmé la présence de l'oiseau et j'ai identifié un lieu propice à la mise en place d'un affût : une berge exposée Est, bordée de peupliers, dont certains sont couchés dans l'eau suite à la dernière crue. L'un de ces entrelacs de racines et de branches repose contre la berge et me fournit de quoi aménager une cache. N'ayant pas repéré de perchoir bien positionné, je dispose une branche à une petite dizaine de mètres de l'emplacement propice à l'affût en espérant qu'il sera adopté rapidement par le Martin pêcheur.

 

Je reviens quelques jours plus tard. Bien que n'ayant pas de preuve de l'utilisation du perchoir, j'ébauche un affût à peu près confortable, en entremêlant branches mortes et quelques feuillages. Je teste la position quelque peu acrobatique de ma place assise et du trépied : ça devrait aller pour un minimum de 2h. Me voilà bien décidé à revenir plusieurs matins d'affilée la semaine prochaine puisque je serais en vacances.

 

Nous voici donc le 1er Août. J'arrive sur les lieux à 8h30. Tout est calme : seules les Sternes naines et pierregarins ayant niché à quelques centaines de mètres de là ponctuent de leurs cris stridents le bruit d'écoulement de l'eau. Alors que je m'apprête à descendre la berge pour rejoindre ma cache, un autre cri, bref et aigu me fait tourner la tête : celui du Martin pêcheur. Il vient de se poser sur le perchoir que j'ai mis à son intention ! Pas de photo possible, puisque je ne suis pas installé, mais cela devrait être de bon augure pour la suite ! L'oiseau bleu reste une minute peut-être et repart.

 

Quelques minutes plus tard, me voici installé.

J'ai suspendu aux branches un petit filet de camouflage qui me laisse voir au travers. Cette fois, pas de cri mais un bruit d'ailes m'alerte : le Martin vient de se poser dans les branches sur mon côté : à 1m50 environ ! Nous sommes séparés par le filet, mais nous nous regardons fixement. Au bout de 20 ou 30 secondes, il s'éloigne un peu en mettant un tronc comme obstacle entre lui et moi. Toujours pas de photo, mais quels instants plaisants !

 

Vers 10h45, je quitte les lieux.

 

 

 

Un hiver avec les grues (chap. 3)

19/12/2019

Un hiver avec les grues (chap. 3)

Chapitre 3 - 28 janvier 2011

Ce matin, le temps est gris, un peu brumeux et il a légèrement gelé. Je tente une nouvelle fois un affût aux grues, malgré mes échecs précédents et le manque de compréhension des parcelles qu'elles choisissent pour pâturer. Dans les secteurs où le maïs est très présent, elles occupent presque toujours l ces parcelles. Mais ici, le changement répété est-il du à une stratégie de "ratissage" car la nourriture est moins abondante ?

Je décide de m'installer à proximité d'un champ ensemencé de céréales où j'ai remarqué que les grues s'arrêtaient assez souvent le soir et parfois le matin. La seule haie qui borde le champ se situe au nord-ouest, donc mal exposée vis à vis du soleil levant, mais le temps gris devrait filtrer le soleil et donc je ne devrais pas trop avoir de contre-jour.

Arrivé à 7h30, je prends le temps de choisir l'emplacement de l'affût de façon à me placer dans un renfoncement de la haie. Mon affût est sommaire : devant moi j'ai placé un filet de camouflage fixé sur 2 piquets.  Le filet peut se rabattre sur les côtés et au-dessus de ma tête et j'attache ces pans à la végétation qui m'entoure. a 8h, je suis bien installé.

A 8h15, un premier vol arrive dans ma direction et 3 grues se posent dans le champ, assez loin. D'autres vols suivent et quelques grues se posent les unes après les autres, autour des premières.

Maintenant, plus d'une centaine de grues sont posées mais la lumière est vraiment trop faible pour le moment. De plus, l'arrière plan n'est pas esthétique : ferme, route, fils électriques.

Les grues s'activent et arpentent le champ dans tous les sens. Petit à petit, elles se rapprochent, mais la lumière reste faible. Lorsque je déclenche pour la 1ère fois, j'ai du mal à obtenir 1/40s à 800 iso.

Mais les grues s'approchent tandis que la lumière progresse doucement, tout en restant "plate".

Certaines arrivent finalement à 25 - 30 mètres, mais le bruit du déclencheur les inquiète : elles s'éloignent alors doucement, puis elles (ou d'autres) se rapprochent à nouveau.

Je finis par faire des photos à bonne distance avec des paramètres satisfaisants (1/125s à 500 iso) et elles ne font plus attention au bruit du déclenchement.

 

Il manque bien un peu de soleil pour donner du relief, mais être aussi prêt de ces grands oiseaux majestueux sans les déranger est une grande récompense après 3 ans de recherches, de repérages, de tentatives ratées.